Le bleu de travail, cette tenue professionnelle portée par les ouvriers dès le début de la révolution industrielle, n’a cessé d’évoluer à travers le temps. Associée principalement à la veste bleue de travail, la combinaison professionnelle et à la cotte à bretelles, le bleu de travail est le symbole de l’industrie et du travail manuel.
Bleu de travail : un uniforme qui doit son nom au bleu de Prusse
Les bleus de travail sont des uniformes professionnels utilisés pour se protéger contre les agressions mécaniques et les salissures. Ils se démocratisent dès le début du XIXe siècle et se démarquent des traditionnels « cols blancs » (surnom donné aux cadres, travailleurs des bureaux) de par leur couleur bleue. Mais pourquoi cette teinte est-elle utilisée ? Pour répondre à cette question, il faut s’arrêter sur le « bleu de Prusse ». Ce pigment synthétique, peu cher à produire (donc rentable) en comparaison des bleus foncés de l’époque, devient la couleur de prédilection dans la réalisation des tenues de travail. C’est une couleur peu salissante et convient donc parfaitement à son usage. Le bleu évoque tellement l’univers des usines et du bricolage, que le terme « bleu de travail » fait référence à l’ensemble des vêtements professionnels. C’est pour cela qu’il n’est pas rare de voir des expressions telles que « bleu de travail rouge » ou « bleu de travail noir ». « Bleu » signifiant ici « vêtement ».
Les premiers bleus de travail
Comme nous l’avons précisé plus haut, le bleu de travail a pour but d’assurer la sécurité des travailleurs et de les protéger des salissures. En effet, les bleus de travail se veulent relativement amples et se portent facilement par-dessus les habits du quotidien. L’un des premiers bleus est le tablier de travail. Il s’enfile rapidement, protège le buste et la majorité des jambes. Mais avec le temps et l’industrialisation à grande échelle, il devient nécessaire de porter une tenue de travail plus fonctionnelle. Les fabricants veulent rendre le vêtement professionnel plus pratique tout en conservant ses fonctions protectrices. La veste de travail bleue ainsi que la blouse bleu de travail avec ceinture sont alors de plus en plus répandues dans les usines. Ces bleus de travail disposant davantage de poches, le travailleur est à même de garder plus d’outillage à portée de main.
Nous ne pouvons évoquer les premiers bleus de travail sans mentionner la salopette de travail (appelée également cotte à bretelles). Symbole du monde ouvrier, elle apparaît au XIXe siècle et se démocratise à grande vitesse. Ce vêtement de travail voit le jour à Lyon en 1844. C’est Louis Lafont qui inventa le premier modèle afin que son beau-père, alors charpentier, ne tâche pas trop ses vêtements et puisse ranger ses outils. Quelques décennies plus tard, son petit-fils, Adolphe Lafont améliore le modèle et y ajoute une bavette retenue par des bretelles. Ce nouveau bleu de travail, pratique et robuste, sera alors porter par de nombreux travailleurs. La marque française de vêtements Adolphe Lafont est aujourd’hui encore une référence dans l’univers du workwear.
Par la suite, la salopette professionnelle laissa aussi place aux combinaisons de travail. Celles-ci, équipées de manches, protègent le buste mais aussi les bras de l’usager pour une protection supérieure. Certains travailleurs se dirigent également vers l’association d’un pantalon bleu de travail et d’une veste/blouse. Avec deux vêtements distincts, il est notamment plus facile de garder un uniforme de travail complet en remplaçant seulement le vêtement abîmé.
Le bleu de travail devient tendance
A ses débuts, le bleu de travail est uniquement utilisé dans le cadre du travail. C’est un vêtement d’entreprise, confortable et résistant aux frottements. Mais le bleu de travail s’est également retrouvé dans les magazines de mode. L’un des premiers exemples, n’est autre que la célèbre 406 de Lafont. Agréable à porter, intemporel et authentique, la salopette Lafont connue un véritable succès dans les années 80. Elle sera portée notamment par Sophie Marceau dans La Boum ou par Coluche sur scène. La salopette connaît un succès à travers le monde. Levi’s invente également une salopette en denim outre atlantique. Déclinée en coton, velours, dans divers coloris, avec une coupe plus ou moins ajustée, la salopette n’est pas seulement un bleu de travail mais bien un vêtement de tous les jours. Certaines salopettes souples sont mêmes développées pour les femmes enceintes.
Dans les gardes robes d’aujourd’hui, nous pouvons aussi retrouver la veste de travail. Quelle soit en velours, en moleskine ou en jeans, la veste de travail a franchi le pas de la tenue professionnelle pour être portée comme vêtement de mode. Et oui, le workwear est tendance ! Réputées pour leur robustesse, les vestes d’inspiration workwear plaisent par leur sobriété et leur résistance à l’usure. Nous proposons d’ailleurs sur notre boutique en ligne de vêtements professionnels la veste de travail Lafont FAUREL, appréciée par les charpentiers et artisans comme par les férus de mode.
La haute couture ne se prive pas de réinventer le bleu de travail. Saint Laurent, Agnes B., Hermes, Jean Paul Gaultier… les vêtements de travail (salopettes, vestes et combinaisons) ont inspiré et inspirent encore les maisons de couture.